En Janvier, Virginie souhaiter relancer son rendez-vous mensuel avec l’éditeur du mois, et pour commencer 2022 place à l’éditeur : Talents Hauts et la collection Les Plumées. Mais alors, quelle est sa particularité ? Comme d’habitude la maison d’édition vous explique tout !
Dans la longue histoire de la littérature, les hommes seuls auraient-ils tenu la plume ?
Au vu des textes patrimoniaux régulièrement réédités, du programme du Bac et des concours ou des manuels scolaires, on pourrait le croire et penser que femme et plume ne riment pas. À moins que, comme dans d’autres domaines, les femmes n’aient été dévalorisées, évincées, censu- rées, rendues invisibles, spoliées, en un mot… plumées !
Les stratégies masculines pour « invisibiliser » les femmes qui écrivent sont nombreuses :
- s’inspirer : au xviie comme au xixe siècle, les salonnières font émerger les idées, soutiennent les artistes, écrivent elles-mêmes et… s’effacent derrière leurs protégés ;
- s’approprier un travail collectif : l’effet Matilda, identifié dans le domaine scientifique, existe aussi en littérature… ;
- piller : les cas de plagiat répertoriés ne sont sans doute que la partie émergée de l’iceberg et pour un Willy démasqué par Colette, combien de cas restent ignorés ?
- stigmatiser par des propos ouvertement misogynes (Flaubert, Baudelaire…) ;
- décrédibiliser : les appellations de «précieuses ridicules», «bas- bleus » n’ont pas d’autre but ;
- omettre : Bourdieu lui-même, parlant de la domination, oublie de citer Beauvoir dont il s’inspire pourtant largement.
Les conditions économiques, sociales et religieuses, tout concourt à empêcher les femmes d’écrire. Virginia Woolf en a fait la démonstration grinçante et glaçante dans Un lieu à soi, et mis en évidence que, Shakespeare eût-il eu une sœur, elle n’aurait eu aucune chance de faire la même carrière que son illustre frère.
Pourtant, des écrivaines ont réussi à émerger, leur talent à éclore. Il ne nous a pas été difficile de dresser une longue liste de femmes de lettres du Moyen Âge au xxe siècle, connues en leur temps puis oubliées, cachées par le grand homme de la famille ou du couple, ostracisées en raison de leurs orientations sexuelles.
Retrouver, rééditer, réhabiliter les femmes de lettres « plumées » a un double objectif : montrer aux lecteurs et lectrices d’aujourd’hui que la littérature s’est toujours conjuguée au féminin et leur faire prendre conscience de l’immense gâchis de talents que constituent la domination masculine et le patriarcat.
Retrouvez une ci-dessous une petite sélection des coups de cœurs de l’Editeur :
Opinion d’une femme sur les femmes de Fanny Raoul
Féministe à une époque où le mot n’existe pas, Fanny Raoul réclame, dans cet essai politique publié en 1801, l’indépendance des femmes, leur accès à l’éducation, à tous les métiers et à toutes les fonctions.
Violette 1 – Le métier de reine de Marceline Desbordes-Valmore
Précurseuse de la poésie romantique, Marceline Desbordes-Valmore publie un premier recueil qui assoit son renom poétique en 1819, mais sera néanmoins victime de la désaffection dont souffrent les poètes romantiques. Elle publie aussi des romans en prose dont Violette en 1839.
La femme auteur de Félicité de Genlis
En 1779, Félicité de Genlis publie son premier texte qui connaît un succès retentissant, mais cette célébrité s’accompagne de critiques à son encontre, entre autres, de la part des philosophes. Ce roman est le premier qui présente un personnage de femme qui, à l’image de son autrice, écrit et publie ses œuvres.
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