Karine TUIL, dans ce nouveau roman s’approche ici au plus près de l’actualité : d’un côté, il y a le portrait d’Alma une juge d’instruction antiterroriste qui détient le sort d’un homme, Abdeljalil Kacem emprisonné en France pour suspicion de radicalisation suite à un retranchement en Syrie. De l’autre il y a ce suspect : il semble roublard, il réfute les accusations en mettant en avant sa seule croyance en l’islam. On suit jour après jour l’interrogatoire de la juge auprès du musulman qui jure de son innocence.
Mais, Alma a aussi une vie privée : elle est une femme mariée, 2 enfants qui, suite à une déliquescence de son couple va entretenir une liaison avec l’avocat de Kacem, Emmanuel. Elle doute, elle vacille entre raison et déraison.
L’auteure nous offre un portrait de femme des plus actuels, entre le poids des responsabilités, la pression professionnelle, les zones d’ombres entre la présomption d’innocence et la protection d’un pays, Alma aime depuis peu comme jamais. Elle écoute son amant qui fait battre son cœur, elle l’entend répéter qu’il n’y a nulle preuve d’accusation sur Kacem, que la prison c’est l’antre de la radicalisation, de la haine. Elle entend. Et se laisse peu à peu basculer dans cette humanité où l’on entend pourtant toujours et encore la haine crier à la mort.
Il y a beaucoup de force dans ce livre, une émergence conflictuelle entre l’amour et la haine, un combat inégal entre la beauté et la laideur, des corps qui s’étreignent pendant que d’autres s’entretuent.
La structure du roman est parfaite pour illustrer ces différents thèmes : alternance entre des chapitres concernant l’interrogatoire du suspect et des chapitres sur la vie ce cette juge.
François-Régis, Libraire
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